Publié le 17 juin 2024 par Romain BLANCHET
La vrillette du bois est un coléoptère à larves xylophages. Dans les logements, ces larves se nourrissent des structures en bois, ce qui peut occasionner d’importants dégâts. Description, habitat, mode de vie, dégâts… Apprenez à connaître la vrillette du bois, mais aussi comment vous en débarrasser.
Sommaire
Qu’est-ce que la vrillette du bois ?
La vrillette du bois est un coléoptère originaire des milieux forestiers et issu de la famille des Anobiidae. Deux espèces sont répertoriées en France : Anobium punctatum et Xestobium rufovillosum.
À noter : il existe d’autres espèces de vrillettes (Stegobium paniceum, Xestobium rufovillosum…) mais elles ne sont pas xylophages.
Anobium punctatum
Répandu dans les régions tempérées, Anobium punctatum, aussi appelé « Petite vrillette », « Cirons du bois » ou encore « Ver du bois », mesure entre 3 et 5 mm de long. Elle est dotée de six pattes et d’un corps ailé et trapu de couleur jaunâtre à brun sombre.
La grosse vrillette
Moins présent sous nos latitudes, Xestobium rufovillosum est également connu sous les noms de « Grosse vrillette » et d’ « Horloge de la mort ». Long de 5 et 7 mm, son corps brun sombre et trapu est doté de trois paires de pattes et d’une paire d’ailes.
Où vivent Anobium punctatum et Xestobium rufovillosum ?
Les vrillettes sont issues des milieux forestiers tempérés et humides. Elles entrent parfois dans nos maisons pour pondre leurs œufs dans les interstices des meubles, des charpentes ou des parquets.
Taux d’humidité élevé, faible ventilation, chaleur et champignon de pourriture… Les conditions offertes par certains logements sont très favorables au développement de ce coléoptère xylophage.
Les zones les plus susceptibles d’abriter des vrillettes sont alors :
- les structures en bois du logement ;
- les poteaux et poutres de charpente ;
- les parquets et les planchers en bois tendre ;
- les boiseries de la maison ;
- et le mobilier en bois.
Que mange la vrillette du bois ?
Les larves de la vrillette se nourrissent de bois, ce qui n’est pas le cas des adultes.
Le régime alimentaire des larves de vrillette peut avoir des conséquences graves dans nos maisons. En effet, une femelle adulte pond en moyenne une quarantaine d’œufs qui donnent naissance à des larves profitant d’une longue durée de vie, allant de 9 mois à 10 ans. Une espérance de vie qui leur laisse largement le temps de détériorer les structures de l’habitation qu’elles occupent.
- Les larves de la petite vrillette apprécient tout particulièrement les bois tendres, comme l’aubier.
- Les larves de la grosse vrillette sont pour leur part particulièrement amatrices de bois de chêne.
Quels dégâts peuvent-elles occasionner dans la maison ?
Au stade larvaire, les vrillettes creusent des galeries dans le bois pour s’en nourrir. Aussi, comme évoqué précédemment, ces larves sont capables de causer d’importants dommages aux structures d’un logement.
À force d’être creusées, les structures en bois finissent par s’affaiblir, exactement comme lors d’une infestation de termites. Les dommages occasionnés sont alors tout autant esthétiques que structurels, et ils peuvent coûter très cher en réparation.
À noter : les vrillettes ne sont pas directement dangereuses pour l’Homme qu’elles ne piquent pas. Aussi, ce coléoptère ne s’en prend jamais aux êtres humains, mais seulement au bois. Toutefois, les dégradations structurelles occasionnées sur l’habitation peuvent, à long terme, menacer la sécurité du bâtiment et donc également celle de ses occupants.
Par ailleurs, l’activité des larves xylophages crée de la poussière de bois qui peut aggraver les problèmes respiratoires des personnes allergiques ou souffrant d’une sensibilité pulmonaire.
Comment se débarrasser de la vrillette domestique ?
Il existe différentes méthodes préventives et curatives pour débarrasser votre maison de ce coléoptère xylophage. Mais avant tout, vous devez vous assurer que les responsables des ravages sur vos structures sont bien les vrillettes.
Pour détecter leur présence, observez vos charpentes ou vos meubles en bois. En cas d’infestation de vrillettes, vous remarquerez rapidement la présence :
- d’adultes qui s’envolent pour s’échapper du bois ;
- de petits trous nets et circulaires ;
- et de restes de sciure au sol.
Il convient alors de réagir très rapidement afin de ne pas laisser le temps aux envahisseurs de s’en prendre à l’ossature de votre logement.
La prévention
La meilleure façon de protéger votre logement contre la vrillette est encore la prévention :
- Contrôlez régulièrement le taux d’humidité dans votre logement (ce coléoptère xylophage aime les ambiances humides).
- Utilisez chez vous uniquement du bois traité contre les nuisibles.
- Inspectez régulièrement les structures en bois de votre habitation.
- Entretenez régulièrement votre charpente, vos poteaux et poutres en bois.
À noter : certaines mesures préventives sont aujourd’hui obligatoires pour la construction de nouveaux logements, ainsi que pour la rénovation des habitats anciens. Depuis le 1er novembre 2006, les éléments porteurs de la maison doivent être préventivement protégés contre les insectes xylophages (vrillette, termite, capricorne des maisons…) à l’aide de traitements qui répondent à la norme NF EN 350. En métropole, la méthode préventive induit également un positionnement du bois permettant de faciliter son traitement ou son remplacement en cas d’infestation.
Les traitements curatifs
Lorsque l’infestation est déclarée, il convient de réagir en utilisant un traitement curatif adapté. Notez que l’intervention d’un professionnel est ici recommandée, surtout en cas d’infestation importante.
Les traitements naturels
Il existe différents traitements naturels pour vous débarrasser de la vrillette du bois. Parmi les produits naturels les plus efficaces contre cet insecte ravageur, on retrouve :
- les huiles essentielles d’eucalyptus, de lavande, d’agrumes et de cèdre ;
- les huiles de neem, de lin, d’oignon et d’ail ;
- la cire d’abeille (lorsqu’elle est régulièrement utilisée pour nourrir les boiseries, elle permet de protéger le mobilier du coléoptère xylophage).
Il existe également d’autres alternatives naturelles, telles que les vers microscopiques et les nématodes qui sont utilisés pour parasiter les larves de la vrillette.
À noter : sur les petites surfaces, il est conseillé d’utiliser une seringue afin d’injecter le traitement dans chaque trou laissé par les insectes dans le bois.
En cas d’infestation de grande ampleur, il est possible d’éviter les produits biocides en optant pour un traitement thermique. Cette méthode permet de traiter le bois apparent sans besoin de le décaper. Afin de tuer toutes les larves présentes dans le bois, le traitement thermique est appliqué :
- pendant 30 min à 60°C ;
- ou pendant 2 heures à 53°C.
Les traitements chimiques
Les infestations les plus importantes peuvent nécessiter un traitement en profondeur et l’utilisation de produits chimiques à base de perméthrine ou de pyrèthre. Afin d’assurer l’efficacité du traitement et la sécurité des habitants, ce type de produit demande obligatoirement l’expertise d’une entreprise spécialisée. En effet, si le traitement des pièces de bois à l’aide de produits xylophènes s’avère très efficace, il peut toutefois nuire à votre environnement immédiat et avoir des répercussions sur votre santé.
Le traitement par fumigation fait également partie des méthodes les plus efficaces pour éliminer les vrillettes. Il convient cependant de noter ici que cette destruction par la fumée utilise un produit biocide soumis à autorisation réglementaire. Seul un professionnel est donc en droit d’utiliser ce type de traitement. Si vous optez pour cette solution chimique, contactez de préférence une entreprise certifiée qui utilise des produits CTB-P+.
